Projet Green Light : une circulation plus fluide grâce à l’IA
Il est des sensations universellement agréables : passer une série de feux de circulation verts en fait incontestablement partie. Pour les automobilistes de Québec, cette réalité n'est plus tout à fait une utopie. La ville a en effet devenu la première au Canada à s'associer au Projet Green Light de Google, une initiative qui utilise l'intelligence artificielle pour optimiser la synchronisation des feux et ainsi réduire les embouteillages ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.

Comment l'IA permet de fluidifier la circulation
Avec des habitants qui perdent en moyenne 47 heures par an dans les bouchons, soit près de deux jours complets, la lutte contre la congestion est un enjeu majeur pour la capitale nationale. Le projet Green Light représente une innovation de taille pour adresser ce problème tout en poursuivant des objectifs de mobilité durable.
Le Projet Green Light consiste en l'application concrète de données et d'algorithmes au service de la ville. Son fonctionnement s'appuie sur des infrastructures existantes :
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Des données pour comprendre le trafic : le système utilise les tendances de conduite anonymisées issues de Google Maps, combinées aux emplacements des feux de circulation, pour modéliser les schémas de trafic avec une précision inédite. Il analyse les embouteillages, les temps d'attente moyens et la coordination entre les intersections adjacentes.
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Des recommandations actionnables : l'IA de Google génère ensuite des recommandations spécifiques pour ajuster les paramètres des feux tricolores. Il peut s'agir, par exemple, de modifier la durée d'un feu vert ou de mieux synchroniser le « délai » (offset) entre deux feux pour créer une « vague verte ».
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L'expertise humaine au cœur du processus : contrairement à une idée reçue, l'IA ne remplace pas les ingénieurs de la ville. Elle leur fournit un outil d'aide à la décision. Les recommandations sont examinées et mises en œuvre par les experts du Service du transport et de la mobilité durable de Québec, et ce, en seulement quelques minutes avec les systèmes existants. Comme le souligne Laurence Therrien de Google Canada, « c'est un outil pour la Ville pour améliorer le système ».
Premiers résultats et perspectives d'avenir
Les retours initiaux de cette collaboration entre Québec et Google sont d'ores et déjà très positifs, et ce à plusieurs niveaux.
À Québec, les recommandations du Projet Green Light ont déjà été appliquées sur une dizaine d'intersections clés. Les ajustements, souvent minimes comme un décalage de 15 secondes, ont un impact significatif. La Ville rapporte une réduction de 12 % du nombre d'arrêts à ces endroits. Pour les automobilistes, cela peut se traduire par une économie de 30 à 60 secondes sur leur temps de trajet.
En réduisant les arrêts et les redémarrages fréquents, une source majeure de pollution aux intersections, le projet contribue à faire baisser les émissions. Selon Google, à l'échelle mondiale, le projet a démontré un potentiel de réduction des émissions de CO₂ pouvant atteindre 10 % aux intersections. L'administration Marchand estime également que les modifications apportées permettent d'économiser plus de 200 000 litres d'essence par année, un gain à la fois pour le portefeuille des citoyens et pour l'environnement.
L'engagement de Québec dans ce projet s'inscrit dans une vision plus large de mobilité durable, tel que le prévoit son Plan de mobilité durable. En améliorant la fluidité globale du trafic, c'est aussi la ponctualité des bus qui est favorisée, rendant les transports en commun plus attractifs. Ce partenariat, sans coût pour la Ville, positionne Québec comme un leader canadien en matière d'innovation urbaine et ouvre la voie à une adoption plus large de ces technologies au pays.