En France, de nombreux avantages sont octroyés aux véhicules électriques, dans le but d’encourager à l’achat. Rendre le péage gratuit, comme dans certains pays d’Europe, cela peut-il être une mesure bénéfique pour convaincre les réticents et accélérer les ventes ?
L’exemple norvégien est une réussite
L’Etat a deux leviers pour développer le marché de la voiture électrique : la contrainte et l’incitation. Suivant la logique incitative, il a par exemple déployé un dispositif d’aides financières à l’achat : prime à la conversion, bonus écologique, etc. Les villes et les collectivités locales ont également participé à ce soutien sectoriel, en proposant, entre autres, des voies de circulation réservées ou des places de stationnement gratuites, grâce au disque vert.
Malgré tout, la transition d’un véhicule thermique à un véhicule électrique peut s’avérer pesante pour certains budgets. C’est pourquoi plusieurs pays ont décidé de ne pas faire payer les barrières de péage à tous les possesseurs de voitures électriques. Le premier Etat à avoir pris cette mesure est la Norvège, particulièrement exemplaire dans sa politique de mobilité durable. Les chiffres sont là pour le prouver : 70 % des immatriculations neuves sont électriques. En août, plus de 11 000 voitures neuves sur 16 000 roulaient à l’électricité.
Le Sénat pense déjà à la gratuité des péages
Autre pays qui garantit le péage gratuit pour les véhicules zéro émission : la Russie. En effet, depuis août 2021, l’Etat a pris cette décision pour que 10 % du parc automobile soit électrifié d’ici à 2030. Dans deux ans, la Russie devrait compter 25 000 voitures électriques et 9 000 stations de recharge. Tout comme celui de la Norvège, cet exemple pourrait convaincre la France de suivre le mouvement.
Le gouvernement français y songe en vérité depuis 2012. A l’époque, Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif) et Dephine Batho (ministre de l’Ecologie) avaient annoncé une série de mesures incitatives pour soutenir le secteur de l’automobile électrique. Parmi celles-ci, des tarifs préférentiels aux péages autoroutiers. Neuf ans plus tard, cette idée pourrait être remise sur la table, par le gouvernement ou par des candidats à la présidentielle.
Le Sénat, quant à lui, s’est saisi du problème en 2020. Dans un rapport de 300 pages, la commission d’enquête consacrée au suivi des concessions a estimé que les profits importants des sociétés d’autoroutes pourraient être mieux utilisés. “La rentabilité des autoroutes doit aussi permettre de verdir via des modulations tarifaires et des investissements en faveur des véhicules propres, du covoiturage et des transports collectifs”, ont noté les sénateurs. De quoi ouvrir la porte à des tarifs avantageux, voire la gratuité.