La vacance des parkings chez les bailleurs sociaux

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La plupart des bailleurs sociaux subissent de la vacance dans leurs parcs de stationnement. Souvent mis de côté, ce problème engendre pourtant un manque à gagner important. Nous vous expliquerons ici l’étendue de la vacance des parkings dans le parc locatif social et nous détaillerons les causes à l’origine de cette vacance.

 

L’ampleur du problème de vacance

En 2008, la Chambre Régionale des Comptes d’Île-de-France évaluait le taux de vacance des parkings de la RIVP à près de 26 %, ce qui correspondait à un manque à gagner d’environ 8,5 M€ (1).
Ce phénomène de vacance ne se limite pas à la région parisienne, puisqu’un rapport de l’Union Sociale pour l’Habitat (2) indique qu’en Haute-Garonne, le taux de vacance moyen des parkings s’élevait à 27,3 % en 2013.
Une enquête menée par notre société auprès de 10 de bailleurs franciliens* confirme également ces estimations en relevant un taux de vacance d’environ 31%.
En 2003, une étude de la SAEMES pour la Ville de Paris indiquait qu’environ 25% des 100 000 places de parking des bailleurs sociaux parisiens étaient inoccupées (3). Considérant que le loyer moyen d’une place de parking à Paris est d’environ 131 € (4), cette vacance représenterait ainsi une perte annuelle de revenus locatifs de l’ordre de 39 millions d’€ !
Il apparaît donc que les pertes financières liées à la vacance des emplacements de stationnement peuvent s’avérer très élevées pour les bailleurs sociaux.
 

Les causes de la vacance

1. La dissociation baux logements/parking

La LOI n° 98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions a eu un effet direct sur l’augmentation de la vacance des parkings des bailleurs sociaux.
En effet, elle stipule que la location d’un logement ne peut plus être subordonnée à la location d’un emplacement de stationnement pour les logements locatifs sociaux construits à compter du 5 janvier 1977 avec l’aide de l’Etat ou à compter du 1er octobre 1996 et ayant fait l’objet d’une décision favorable du Préfet du département.
Elle instaure donc une séparation des baux des logements et des parkings pour les nouveaux résidents et permet également aux anciens locataires de renoncer à leur place de parking et d’obtenir une réduction du loyer correspondant à cet emplacement. Cette loi a donc eu des conséquences négatives sur la location de places de parking. Le Logement Français note d’ailleurs une nette augmentation de la vacance de ses parkings depuis 1998 (5).
 

2. Trop de places

Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) ont longtemps imposé des normes de construction de places de parking assez élevées. Jusqu’à 1998 et la loi n°98-657, il était exigé de créer plus d’une aire de stationnement par logement.
Il apparaît aujourd’hui que ces contraintes étaient trop importantes pour les usages. En effet, le taux d’équipement automobile des ménages français était de 83,2% en 2009. Cet écart est particulièrement significatif dans les grandes villes, avec des taux de motorisation de 42% à Paris, 61,45% à Lyon et 67,75% à Marseille (6).
De plus, la demande de places de parking des locataires de logements sociaux est particulière :

  • Leur taux d’équipement automobile est sensiblement moins élevé que celui de la moyenne des ménages (7)
  • Leurs revenus étant plus faibles, il leur est plus difficile de s’acquitter d’un loyer supplémentaire pour une place de parking.

 
Les bailleurs sociaux ne peuvent donc espérer remplir leurs parkings en ne comptant que sur leurs locataires. Ils doivent impérativement se tourner vers les personnes extérieures pour optimiser le remplissage de leurs parcs de stationnement.
 

3. Louer ses places de parking : tout un métier

Les bailleurs sociaux ont pour mission de proposer des logements à loyer abordables. Leur préoccupation principale est donc de garantir l’occupation de leurs logements et d’offrir une qualité de service à la hauteur des attentes de leurs locataires.
Le remplissage des parkings n’est pas une priorité, ce qui explique pourquoi il n’y a pas d’équipe dédiée à la gestion des parcs de stationnement chez les bailleurs sociaux. Ceci pose des difficultés à louer aux extérieurs, pour plusieurs raisons :
 

  • Les bailleurs sociaux ont très peu d’outils à leur disposition pour communiquer efficacement auprès de locataires potentiels. Les actions les plus fréquentes consistent à poser un panneau au-dessus de la porte de parking, dont la portée est très localisée ou à référencer les parkings disponibles sur leur site internet, qui n’est pas vraiment adapté à cette activité. Ces actions ne permettent pas d’atteindre la majorité des clients potentiels. Aujourd’hui les automobilistes cherchent leur place de parking sur internet ou via leur smartphone. Communiquer via ces canaux est devenu un métier à lui tout seul et cette compétence ne fait pas partie de la mission des bailleurs sociaux.

 

  • La location d’une place de parking est la plupart du temps très procédurière et constitue un véritable parcours du combattant. Entre les rendez-vous pour visiter le parking, les documents administratifs à communiquer, le rendez-vous de signature du bail de location ou encore le dépôt d’un chèque de caution pour obtenir le badge d’accès au parking, la procédure peut prendre plusieurs semaines. Ces formalités très chronophages sont fortement dissuasives pour les potentiels locataires mais également particulièrement lourdes et onéreuses pour le bailleur qui doit gérer au cas par cas les locations de place.

 

  • Pour louer aux personnes extérieures, il est nécessaire de leur donner des moyens d’accès au parking. Ces moyens d’accès peuvent être perdus, volés ou échangés, ce qui entraîne une incertitude sur l’identité des personnes qui ont accès au parking. Les cas de squat de place sont fréquents, certaines personnes profitant de ces badges obtenus frauduleusement pour jouir du parking gratuitement. La gestion peut donc rapidement devenir un enfer si les badges d’accès ne sont pas gérés minutieusement et à distance.

 
La vacance des parkings est un problème particulièrement important pour les bailleurs sociaux, au regard des pertes de revenus que ces emplacements vides génèrent. Les causes de ce problème sont liées à un contexte réglementaire historique peu avantageux mais également à la difficulté de louer efficacement un nombre important de places via les outils classiques. Le numérique permet de repenser totalement la location de places de parking et de la simplifier tout en la sécurisant efficacement. C’est toute la mission de Yespark, réinventer la location de parking pour simplifier la vie des bailleurs mais également des automobilistes.
Nous contacter.
 
(1) Rapport d’observations définitives, Cour des Comptes
(2) Les évolutions du financement du logement social et ses effets, Union Sociale pour l’Habitat
(3) Réflexions pour une politique globale du stationnement à Paris, Atelier Parisien d’Urbanisme
(4) (6) Baromètre immobilier de parking 2016, Monsieur Parking
(5) (7) Le stationnement résidentiel dans le patrimoine locatif social, Certu
* Paris Habitat, Logement Francilien, RIVP, France Habitation, Domaxis, Toit et Joie, Emmaüs Habitat, 3 Moulins Habitat, Logial-OPH et Sogemac Habitat.

Témoignage Partenaire : SNI Ile-de-France

Groupe SNI

Karine Magnin, Directrice Adjointe de l’établissement SNI Ile-de-France, partenaire de Yespark depuis septembre 2015, a pris le temps de répondre à quelques questions.

Pouvez-vous nous expliquer brièvement quelle est votre position à la SNI et en quoi consiste votre travail ?
Karine Magnin : Je suis Directrice Adjointe de l’établissement SNI Ile-de-France qui gère 25000 logements et je suis en charge de toute la partie gestion locative, comptabilité, finance, et contrôle de gestion.

Pour quelles raisons avoir fait appel à Yespark ?

KM : Depuis plusieurs années, il a été demandé de traiter la vacance de nos parkings et pour résorber cette vacance après diverses actions mises en place, nous avons souhaité faire appel à un prestataire extérieur.
Depuis 2 ans j’ai été contactée par un certain nombre de prestataires qui proposent des solutions de commercialisation de places de parking. Suite aux différentes rencontres j’ai fait une analyse des avantages et des inconvénients, des coûts financiers et des revenus que cette activité pourrait générer. J’ai rencontré 4 ou 5 prestataires et j’ai souhaité en sélectionner 2 – dont Yespark – pour les mettre en concurrence.
 

Comment se déroule votre partenariat ?

KM : Très bien puisqu’on a commencé avec 4 parkings et qu’aujourd’hui on en a une dizaine et on espère continuer à développer ce partenariat.

Avez-vous atteint vos objectifs en termes de remplissage de vos parkings ?

KM : Sur les parkings qui ont été intégrés depuis le début, on est sur un remplissage tout à fait correct puisqu’on est globalement sur des taux de 80% à 100% par parking. Il est évident que les taux de remplissage ne sont pas identiques selon les situations géographiques des parkings proposés. Durant la période estivale nous avons une rotation importante de nos locataires (déménagements et emménagements) donc il faut laisser aux gens le temps de prendre leurs repères. Selon moi, les objectifs sont atteints, maintenant il convient de proposer d’autres parkings pour qu’on atteigne nos objectifs SNI IDF au niveau de toutes nos agences.
 

A la vue de ces résultats, avez-vous l’intention de développer votre partenariat avec Yespark dans le futur ?

KM : Bien sûr. Aujourd’hui on s’est surtout concentré sur Paris et le 92 et on va se déployer sur des départements comme le 94, le 91 et le 93. Mais avant tout il faut que nous ayons une vue précise de nos parkings disponibles. Donc avant de présenter les parkings à Yespark, il faut que nous contactions nos locataires pour savoir s’ils ne souhaitent pas prendre une deuxième place ou faire un changement de place pour éviter d’avoir à reprendre des places ensuite.
 

Pour finir, comment définiriez-vous Yespark en une phrase ?

KM : Yespark : réactif, dynamique et inventif.